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signes différens, soit sur un même édifice ou sur un même obélisque, soit sur des édifices ou des obélisques divers. Je recueillis ces signes, et j’eus bientôt la satisfaction de retrouver la valeur de tous ces nouveaux caractères, confirmée par d’autres noms propres hiéroglyphiques dans lesquels ils exprimaient la même voyelle ou la même consonne que dans les premiers : il fallut donc reconnaître que les Égyptiens employaient, à leur choix, un certain nombre de caractères différens pour rendre la même voyelle ou la même consonne, et j’ai appelé homophones les signes destinés à exprimer un seul et même son.

Je résolus ensuite de comparer avec soin deux textes hiéroglyphiques renfermant les mêmes matières, et d’observer, en les notant, les différences de signes qui pouvaient exister de l’un à l’autre. Mon choix tomba sur des manuscrits funéraires dont les peintures et les légendes se ressemblaient sans aucun doute[1] : je trouvai ces textes parfaitement conformes dans leur ensemble, et ne différant, quant aux détails, que sur deux points seulement, 1.o dans les noms propres des défunts pour les momies desquels ils furent transcrits, et dans les noms de leur père et de leur mère ; 2.o par l’emploi assez fréquent de quelques caractères différens de forme, dans les groupes d’ailleurs tout-à-fait sem-

  1. Tels que le grand manuscrit hiéroglyphique gravé dans la Description de l’Égypte ; le manuscrit du comte de Mountnorris ; le manuscrit hiéroglyphique acquis de M. Cailliaud par le cabinet du Roi, &c. &c.