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frement, par la seule découverte de la valeur réelle d’un très-grand nombre de signes phonétiques composant l’alphabet déjà publié.

Il importe d’autant plus, en effet, de déterminer la véritable nature de ces signes, auxquels j’ai déjà reconnu une valeur phonétique lorsqu’ils sont employés dans la transcription des noms propres de souverains et de personnages grecs ou romains, que ces mêmes signes sont précisément ceux qui, dans toutes les inscriptions hiéroglyphiques, se présentent sans cesse, se reproduisent à chaque instant, au point de former les deux tiers au moins des inscriptions hiéroglyphiques de toutes les époques.

Ce fait est bien facile à vérifier, mon alphabet phonétique à la main. Nous savons aussi que ces mêmes signes expriment des sons dans les noms propres, sans qu’alors rien indique aucun changement dans leur nature ; ce sont-là déjà deux préjugés favorables à cette proposition fondamentale, que je vais essayer de démontrer : « Les signes reconnus pour phonétiques dans les noms propres, conservent cette valeur phonétique dans tous les textes hiéroglyphiques où ils se rencontrent. »

J’ai été conduit d’abord à cette idée par une opération toute matérielle, mais dont le résultat semble emporter avec lui une conviction complète.

En étudiant les noms propres hiéroglyphiques de souverains grecs ou romains, j’observai que, pour l’ordinaire, le même nom était écrit avec plusieurs