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lire ce nom, et il aurait suffi peut-être pour nous fournir quelques notions sur le personnage qui porta, soit le prénom Sextus, soit le surnom Africanus, en fixant l’époque précise de son existence[1].

Mais ce qui importe bien plus au but général de cet ouvrage, c’est de déduire les conséquences naturelles de la lecture des noms propres, prénoms ou surnoms Antinoüs, Lucilius-Rufus, et Sextus-Africanus, que nous venons de reconnaître dans des textes hiéroglyphiques, et ces conséquences se réduisent à deux seulement :

1.o Les Égyptiens, du temps des Romains, en transcrivant les noms propres étrangers en hiéroglyphes phonétiques, ne plaçaient auprès de ces caractères aucun signe qui pût avertir de leur nature phonétique ;

2.o Les caractères phonétiques étaient groupés toujours, sans aucune distinction particulière, avec des signes proprement idéographiques, tels que les caractères précités dieu, déesse, homme, femme, taureau, vache, &c.

Ainsi donc, à l’égard du système général de l’écriture hiéroglyphique, nous reconnaissons déjà avec certitude qu’il employa deux ordres de signes très-différens : les uns exprimaient des sons, et les autres des idées. Poursuivons cette analyse.

  1. Lucilius-Rufus et Sextus Africanus ne peuvent être que les deux préfets d’Égypte, Rufus et Africanus, cités dans les auteurs ou les inscriptions grecques d’Égypte (voyez les Recherches &c. de M. Letronne), et qui auront fait exécuter les deux obélisques, pour en faire hommage à l’empereur régnant.