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Psammitichus, n’a point dit que l’obélisque Borgia[1] était en quelque sorte un double de l’obélisque Albani[2]. Ces deux obélisques doivent avoir été primitivement placés en pendans, à l’entrée d’un temple ou de tout autre édifice public, soit en Italie, soit en Égypte. Il ne reste de chacun de ces deux monolithes qu’un seul fragment de leur partie inférieure, lequel, vers la base de l’obélisque, contient la dédicace du monument et le nom de ceux qui le firent ériger ; il ne reste non plus de ces parties curieuses des deux obélisques, que deux noms ou surnoms latins, écrits en hiéroglyphes, et la fin d’un troisième. Ces noms ou surnoms sont tracés en ligne courante, sans cartouche, sur les quatre faces des deux monolithes, et chacun d’eux est encore suivi de l’hiéroglyphe d’espèce homme, comme le nom précité de Lucilius, comme tous les noms propres d’homme égyptiens, dont nous donnerons successivement la lecture.

L’obélisque Borgia ne porte plus que les derniers caractères du premier nom ou surnom (pl. III, n.os 9 et 11), qui se lisent tantôt ΤΚΤΣ (face troisième) et tantôt ΤΤΚΣ (face deuxième). Mais sur l’obélisque Albani, ce nom est encore tout entier ; cependant la gravure de Kircher, et il n’en existe point d’autre à ma connaissance, est tellement défectueuse, que je ne hasarde point de le lire : ce nom ou surnom paraît contenir les élémens ΣΒ .. ΤΤΚΣ (pl. III, n.o 6).

  1. Gravé dans l’ouvrage de Zoëga, pag. 192.
  2. Gravé dans Kircher, Obeliscus Minerveus, pag. 136,