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de spécialité ; sa fonction est donc, non pas de désigner la nature des caractères qui le précèdent, mais la nature de l’idée exprimée, soit phonétiquement, soit idéographiquement, par ces mêmes caractères. C’est ainsi que les noms de femmes sont suivis de l’image d’une femme[1] ; les noms des dieux, du caractère d’espèce Dieu[2] ; les noms propres des vaches et des taureaux sacrés[3], de l’image d’une vache ou d’un taureau, &c.[4].

Un troisième obélisque, trouvé dans les ruines de Préneste et appartenant jadis au vénérable cardinal Borgia, est certainement aussi de style égypto-romain, puisqu’il est tout-à-fait semblable, pour la matière et pour le travail, aux obélisques Pamphile, Barbérini et de Bénévent, que j’ai prouvé appartenir aux règnes de Domitien et d’Hadrien. La matière et le travail de ces obélisques différent essentiellement, en effet, de la matière et du travail des grands monolithes de Rome purement égyptiens et du plus ancien style. Cette dernière observation est due à la sagacité de Georges Zoëga[5]. Mais ce savant, qui rapportait ces obélisques à l’époque des rois égyptiens successeurs de

  1. Voyez le caractère spécial homme et femme, au Tableau général, n.os 245 et 246.
  2. Voyez Tableau général, noms des dieux et des déesses.
  3. Idem, n.o 65.
  4. L’obélisque de Bénévent contient un second surnom ou nom propre romain ; mais la gravure est si mauvaise, que je n’ose décider sa lecture : toutefois il ne peut y avoir que ΛΟΥΠΟΣ ou ΡΟΥΦΟΣ.
  5. De origine et usu obeliscorium, pag. 474, 598, 599, &c. &c.