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avec les valeurs que je leur ai attribuées moi-même (voyez ma planche II en regard de cette page), il est difficile de comprendre, en jetant les yeux sur ces valeurs de signes comparées, comment M. le docteur Young, qui ne se rencontre évidemment avec moi que sur quatre ou cinq signes seuls[1], a pu s’en attribuer quinze dans mon alphabet qu’il vient de réimprimer, en l’abrégeant, dans son nouvel ouvrage[2]. On voit au contraire que, sur les dix signes des noms propres Ptolémée et Bérénice qu’il a essayé de lire, l’hiéroglyphe qu’il prononce BIR n’est pour moi que B ; que son E est un R, son KE ou KEN une S, son MA un M pur, son OLE un L, son OS ou OSCH un S ; que les deux signes qu’il regarde comme inutiles et dont il n’a point fixé la valeur, sont l’un un K, et l’autre un O ; que, sur les trois signes qu’il a pris hors de ces noms propres, son OU est pour moi le Ϧ khéi copte, et son ENE un T. Ainsi, dans quinze signes, nous nous rencontrons sur la valeur de cinq seulement qui répondent aux lettres I, N, T, P et F.

Quant aux quatre autres nouveaux caractères numérotés 1, 2, 3, 4, au bas de ma planche II, et dont le savant Anglais prétendrait avoir reconnu la valeur avant moi, je ne crois point qu’il puisse les réclamer légitimement, puisqu’il ne s’attribue le premier, qui est le N de mon alphabet, que pour avoir dit que

  1. Marqués d’un * sur la planche II.
  2. An Account &c., Alphabet of Champollion, pag. 121.