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ques dont la valeur ne nous est point encore connue.

Tel est l’ensemble des travaux qui restent à exécuter pour compléter les notions que nous avons déjà obtenues sur le système graphique des anciens Égyptiens. Ces travaux sont possibles, et deviendront d’autant plus prompts et plus faciles, à mesure que les monumens égyptiens abonderont davantage en Europe. Les inscriptions bilingues que l’on pourra découvrir en Égypte, et la publication de celles qui existent en France, en Italie ou en Angleterre, contribueront essentiellement aux progrès de cette nouvelle étude ; et parmi les matériaux qui lui sont les plus nécessaires, se placent sur-tout les manuscrits soit hiéroglyphiques, soit hiératiques, soit démotiques ; car il n’en est pas un seul, quelque peu important qu’il paraisse d’abord, qui ne puisse souvent être d’un grand secours, et nous fournir des documens d’une utilité véritable.

Qu’il me soit permis, en finissant, d’exprimer un vœu que partageront sans doute tous les amis des sciences : qu’au milieu de la tendance générale des esprits vers les études solides, un prince, sensible à la gloire des lettres, réunisse dans la capitale de ses États les plus importantes dépouilles de l’antique Égypte, celles où elle inscrivit, avec une persévérance sans exemple, son histoire religieuse, civile et militaire ; qu’un protecteur éclairé des études archéologiques accumule dans une grande collection les moyens d’exploiter avec fruit cette nouvelle mine historique,