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et la démotique ; il ne démêla point le principe phonétique qui est en quelque sorte l’ame des trois sortes d’écritures égyptiennes, quoique ce même savant eût essayé d’analyser phonétiquement les deux noms propres hiéroglyphiques Ptolémée et Bérénice. C’est en décembre 1819 que M. le docteur Young publia, dans le supplément de l’Encyclopédie britannique, ses idées sur la nature des différentes écritures égyptiennes, qu’il regarde comme essentiellement composées de caractères idéographiques, y compris même l’écriture vulgaire ou démotique dont il a parlé sous le nom d’enchoriale.

Les auteurs de divers mémoires insérés dans la Description de l’Égypte, ont cru au contraire que les manuscrits hiératiques, qu’ils confondent, à l’imitation de M. le docteur Young, avec l’écriture démotique, en donnant aussi comme le savant Anglais le nom de caractères hiératiques aux hiéroglyphes linéaires, étaient entièrement alphabétiques ; mais que les textes hiéroglyphiques sont au contraire entièrement composés de signes symboliques et de signes représentatifs. Toutefois le petit nombre de caractères sacrés dont on a cherché à donner l’explication dans ce grand ouvrage, sont tirés des anaglyphes[1], et nullement des textes hiéroglyphiques proprement dits. On annonce depuis long-temps, et comme devant faire partie de ce recueil, un travail de feu M. Raige sur l’inscription de Rosette ; mais l’idée que nous donne

  1. Suprà, pag. 360.