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langue, la langue copte, n’était pas moins indispensable ; même dans la supposition que les signes hiéroglyphiques fussent tous symboliques ; car, en exprimant leurs idées par des symboles peints, les Égyptiens devaient de toute nécessité avoir suivi dans leur écriture les mêmes tournures, le même ordre logique, selon lequel ils exprimaient habituellement ces mêmes idées par le moyen des mots de leur langue parlée.

D’un autre côté, on travaillait à la découverte de ce qu’on a vulgairement appelé la clef des hiéroglyphes, sans se demander si les monumens de style égyptien étaient en assez grand nombre, ou même avaient été assez fidèlement dessinés, pour être certain d’obtenir quelque lumière en les rapprochant soigneusement les uns des autres, et en éprouvant, par leur moyen, l’exactitude des assertions des anciens auteurs grecs et latins sur le système hiéroglyphique.

On ne saurait donc s’étonner de la complète inutilité de toutes les tentatives faites avec aussi peu de préparation, sur l’ensemble et sur les détails du système graphique des Égyptiens, ni du découragement général des savans qui regardaient comme fermé pour toujours à la science moderne, le champ si vaste et si riche de l’archéologie égyptienne.

C’est de l’apparition du bel ouvrage exécuté par les ordres du Gouvernement français, la Description de l’Égypte, que datent seulement en Europe les véritables études hiéroglyphiques. Ce sont les nombreux manuscrits égyptiens gravés avec une étonnante fidélité dans