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guère plus que lui de l’incohérence de leurs mille et une explications, sans se douter même de l’impossibilité réelle de les coordonner en un système général un peu supportable, ont ainsi décidé, contre toute vraisemblance, que les innombrables inscriptions qui couvrent les monumens de l’Égypte, se rapportent à une seule science, à un seul et même ordre d’idées. Toutefois aucun de ces interprètes, aucun même de ceux qui, associant les idées de Pluche à celles de Dupuis, ont entrepris d’expliquer les hiéroglyphes, n’a tenté de donner le sens suivi d’une seule inscription hiéroglyphique, pas même de la plus courte. Tous ont pris les personnages représentés sur les différentes espèces de bas-reliefs, pour des lettres hiéroglyphes, et ont attribué à chacune d’elles le sens qui convenait le mieux à leurs explications à priori.

Il n’en est pas ainsi de l’auteur d’un grand ouvrage intitulé, de l’Étude des hiéroglyphes[1] ; celui-ci s’est réellement occupé des véritables textes hiéroglyphiques. Abordant franchement toutes les difficultés, et convaincu qu’il était possible, à l’aide des traditions anciennes et par la connaissance des emblèmes et des expressions figurées particulières à divers peuples de la terre, de parvenir à l’intelligence des inscriptions égyptiennes qui, selon lui encore, sont toutes composées de signes symboliques, cet infatigable scrutateur recueille ce qu’il nomme les symboles des peuples

  1. Paris, 1812, en cinq vol. in-12.