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teur qui nous a transmis les documens les plus circonstanciés sur le système graphique égyptien, ne parle que très-rapidement des élémens phonétiques, sans entrer dans aucune explication à leur sujet ; et cela, au point que nul des critiques qui ont travaillé sur ce passage, n’y avait saisi cette indication de signes ou lettres représentant des sons[1], comme élémens premiers de l’écriture hiéroglyphique proprement dite.

C’est principalement à cette circonstance qu’il faut attribuer toutes les vaines tentatives des modernes sur les textes hiéroglyphiques. Ne trouvant, dans les auteurs classiques grecs et latins, que des indications multipliées de signes symboliques ou bien d’images mêmes des objets, les savans des trois derniers siècles en ont conclu que l’écriture hiéroglyphique était uniquement composée de caractères dont chacun était le signe fixe d’une idée. En partant de ce faux principe, ils recueillirent dans les écrits de ces mêmes auteurs grecs et latins, l’indication des formes d’un certain nombre de signes égyptiens ; ils crurent les reconnaître sur les monumens, et ne balancèrent point à leur assigner la valeur souvent contradictoire que Diodore de Sicile, Horapollon, Clément d’Alexandrie, Plutarque et Eusèbe attribuent à chacun d’eux.

Mais la série des signes symboliques et figuratifs dont le sens a été indiqué par les anciens, est fort courte, comparativement au nombre immense de

  1. Suprà, page 331.