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qu’il ne s’agissait uniquement que de l’entendre énoncer une seule fois et de le bien comprendre, pour l’appliquer sur-le-champ avec une extrême facilité, puisqu’un Égyptien possédait la plupart des mots de sa langue avant d’apprendre à lire : les seuls signes qui exigeassent un travail étaient les caractères symboliques ; mais nous avons vu que ces signes ne furent point en très-grand nombre ; et d’ailleurs, l’Égyptien qui étudiait l’écriture hiéroglyphique, déjà imbu des idées mêmes, vraies ou fausses, qui avaient déterminé le choix des signes symboliques, devait en saisir plus facilement l’application. Nous sommes donc autorisés à conclure, encore une fois, que l’intelligence des textes hiéroglyphiques était à-peu-près générale parmi les Égyptiens, lorsque ces textes roulaient sur des matières bien à la portée de la grande masse de la nation : et tel est le cas de la plupart des inscriptions monumentales.

126. S’il existait en Égypte, comme les témoignages très-multipliés des anciens permettent à peine d’en douter, un système réservé à la caste sacerdotale et à ceux-là seuls qu’elle initiait à ses mystères, ce dut être nécessairement la méthode qui présidait au tracé des anaglyphes (suprà 61). Ces bas-reliefs ou tableaux, composés d’êtres fantastiques, ne procédant que par symboles, contiennent évidemment les plus secrets mystères de la théologie, l’histoire de la naissance, des combats et de diverses actions des personnages mythiques de tous les ordres, êtres fictifs qui exprimaient,