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demeure de Phtha, habitation de Phtha. Nous savons en effet, par les anciens auteurs, que la divinité spéciale de Memphis fut Phtha, l’Ηφαιστος des Grecs et le Vulcain des Romains. Je crois avoir reconnu également, dans les textes hiéroglyphiques, quelques autres noms de villes égyptiennes, formés d’élémens de même nature que ceux du nom sacré de Memphis, et contenant, comme ce dernier, des noms de divinités. Cela m’a conduit à considérer les noms propres de villes égyptiennes que nous trouvons dans les textes coptes, et qui, pour la plupart, ont été adoptés par les Arabes, tels que Ⲙⲉⲙⲃⲉ Memphis, Ⲱⲛ Heliopolis, Ⲡⲁⲡⲕ Thèbes, Ⲁⲧⲃⲱ Edfou, ⲥⲓⲱⲟⲩⲧ Osyouth, Ϣⲙⲟⲩⲛ Aschmounéin, &c., comme n’étant que les anciens noms vulgaires de ces villes, lesquelles, en écriture sacrée et dans le langage habituel des prêtres, portaient en même temps les noms théologiques, demeure de Phtha, demeure de Phrê (le soleil), demeure d’Amon, demeure d’Aroéris, demeure d’Anubis, demeure de Thoth, &c. ; noms sacerdotaux que les premiers Grecs qui visitèrent l’Égypte, philosophes voyageurs plus en rapport avec la caste sacerdotale qu’avec les autres castes de la nation égyptienne, apprirent directement des prêtres et s’efforcèrent de traduire en grec par Héliopolis, Diospolis, Apollonopolis, Lycopolis, Hermopolis, &c. ; mots avec lesquels les noms coptes ou anciens noms populaires de ces villes n’ont aucun rapport de signification.

102. Les caractères phonétiques, dont l’usage est très-fréquent dans les inscriptions et les textes sacrés de