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99. On employait quelquefois simultanément des caractères figuratifs et des groupes de signes phonétiques, pour peindre une même idée ; l’expression des uns était alors renforcée, pour ainsi dire, par celle des autres. Voyez les noms phonétiques de divinité Ⲡⲧϩ, Ⲁⲙⲛ et Ⲧϥⲛⲧ, Phtha, Amon et Tafnet[1], suivis du caractère figuratif représentant au propre ces mêmes personnages mythiques.

100. Certaines idées étaient exprimées aussi par l’union d’un caractère figuratif avec un caractère symbolique ; mais les groupes de ce genre ne paraissent point avoir été nombreux. Nous citerons pour exemple le n.o 283 du Tableau général, groupe qui signifie temple, et qui se compose du caractère figuratif édifice ou habitation (n.o 282), et du caractère symbolique dieu (n.o 226), c’est-à-dire, habitation d’un dieu ; souvent aussi le caractère symbolique est inscrit dans le caractère figuratif (n.o 284).

101. D’autres objets paraissent avoir été désignés par la combinaison d’un caractère figuratif et d’un groupe phonétique : tel est, par exemple, le nom de la ville de Memphis[2] en écriture sacrée. Ce nom se forme du caractère figuratif habitation, demeure ou enceinte (n.o 282), et du nom phonétique du dieu Phtha : ces signes ainsi rapprochés signifient rigoureusement

  1. Suprà, planche XV, n.os 12, 13 et 14.
  2. Inscription de Rosette, texte hiéroglyphique, ligne 9 ; et Tableau général, n.o 287.