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nétiquement, en écrivant les trois caractères de son, signes de la voix initiale et des deux articulations qui constituent le nom divin Ⲁⲙⲛ (Amon) lui-même[1]. Des procédés semblables pouvaient être suivis, lorsqu’il était question de rappeler l’idée de la plupart des dieux et des déesses de l’Égypte, dont j’ai en effet déjà retrouvé à-la-fois les noms figuratifs, symboliques et phonétiques. On a reconnu, dans l’analyse des légendes royales ou impériales hiéroglyphiques, une foule d’exemples de caractères ou de signes de ces trois natures, groupés ensemble et exprimant tous une seule et même idée, quoique par une méthode différente.

97. Mais il ne faut point conclure de ce fait, qu’il fût en la puissance de l’écriture hiéroglyphique de rendre toutes les idées de trois manières différentes, au moyen de signes ou de groupes puisés successivement dans les trois classes de caractères. Cela n’arrivait que pour une série assez bornée d’idées, du nombre de celles qui se rapportent directement à la religion, à la doctrine sur l’état futur de l’ame, ou à chaque dieu en particulier.

98. Les caractères symboliques semblent avoir été plus spécialement consacrés à la représentation des idées abstraites qui étaient du domaine de la religion et de la puissance royale : telles sont par exemple, dans l’inscription de Rosette, les idées Dieu, immortalité, vie divine, puissance, bien, bienfait, loi ou décret, région supérieure, région inférieure, panégyrique, temple, &c. &c.

  1. Tableau général, n.o 39.