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sente de curieux, entre autres choses, c’est qu’il paraît que les anaglyphes ou bas-reliefs allégoriques étaient, en certains cas, considérés comme une sorte d’écriture symbolique, en ce sens, qu’ils exprimaient des idées par des actions : ce qui m’explique l’impression que j’avais retirée de l’examen des sculptures égyptiennes, et que j’ai rendue en ces termes dans mes Considérations historiques sur l’état des arts, &c., depuis Cambyse jusqu’au siècle des Antonins :

… La sculpture et la peinture ne furent plus qu’un langage dont la grammaire et le dictionnaire furent fixés sans retour : de là vient que certains bas-reliefs paraissent n’être que des hiéroglyphes en grand, et que certains hiéroglyphes semblent être de la sculpture réduite à de petites dimensions. On dirait souvent deux idiomes qui se confondent et se font des emprunts mutuels.

Les mots τοὺς γούν τῶν βασιλέων ἐπαίνους θεολογουμένοις μύθοις παραδίδοντες ne sont pas clairs : j’ai entendu les trois derniers, dans le même sens que χαφη παραδιδόναι, en latin, tradere litteris.

Il n’y a nulle obscurité dans ce que l’auteur dit de la troisième espèce. »

Ainsi donc Clément d’Alexandrie développe l’ensemble et les détails de tout le système graphique des Égyptiens, sous le même point de vue que les monumens, mes seuls guides, ont dû me l’offrir ; et l’analyse qu’il présente, en particulier, des élémens de l’écriture hiéroglyphique, est entièrement conforme à celle qui est résultée de mes recherches. J’ai reconnu, comme ce savant père,

1.o Trois différentes espèces d’écritures chez les Égyptiens[1], savoir :

  1. Suprà, chapitre I, pag. 18.