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des anciens, qu’il exista en Égypte trois sortes d’écritures distinctes :

L’écriture hiéroglyphique, sur la forme de laquelle il ne saurait y avoir la moindre incertitude ;

L’écriture hiératique, véritable tachygraphie des hiéroglyphes, qui est celle des papyrus non hiéroglyphiques trouvés sur des momies ;

L’écriture démotique ou épistolographique, celle de l’inscription intermédiaire de Rosette, et qui appartient à un système d’écriture distinct de la véritable écriture hiératique, avec laquelle M. le docteur Young l’a confondue.

J’ai établi dans ces Mémoires que les signes démotiques, c’est-à-dire, ceux du texte intermédiaire de la pierre de Rosette, n’étaient point une dégradation de ceux des papyrus, puisque j’ai retrouvé dans les papyrus hiératiques les mêmes signes que dans ce texte démotique de Rosette ; et qu’enfin la différence entre l’écriture hiératique et l’écriture démotique, systèmes toujours distincts l’un de l’autre, portait sur des points bien plus essentiels que ne le serait la forme seule des caractères communs à l’une et à l’autre[1].

Tous ces faits sont contraires à la première et à la sixième propositions précitées de M. le docteur Young ;

  1. Si l’on doutait encore de la différence marquée de ces deux systèmes, je pourrais citer plusieurs beaux manuscrits hiératiques dont les divisions principales ont été indiquées, soit au scribe, soit au dessinateur chargé d’exécuter les peintures, par le moyen de petites légendes tracées en écriture démotique.