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de Clément d’Alexandrie, que j’ai souvent cité, pour savoir si, à la faveur des notions que j’avais tirées d’un examen soutenu des inscriptions hiéroglyphiques, le texte de l’auteur grec ne deviendrait pas plus intelligible qu’il ne l’avait paru jusque-là. J’avoue que ses termes me semblèrent alors si positifs et si clairs, et les idées qu’il renferme si exactement conformes à ma théorie de l’écriture hiéroglyphique égyptienne, que je dus craindre aussi de me livrer à une illusion et à un entraînement dont tout me commandait de me défier. Je recourus alors à d’autres lumières ; j’eus l’occasion d’en conférer avec M. Letronne : ce savant helléniste se chargea d’examiner le passage de Clément avec réflexion, et voici la traduction et le commentaire qu’il a bien voulu me communiquer.

TEXTE
DE CLÉMENT D’ALEXANDRIE[1].
TRADUCTION.
Αὐτίκα οἱ παρ’ Αἰγυπτίοις παιδευόμενοι, πρῶτον μὲν πάντων τὴν Αἰγυπτίων γραμμάτων μέθοδον ἐκμανθάνουσι, τὴν ἐπιστολογραφικὴν καλουμένην· δεύτερον δὲ, τὴν ἱερατικὴν, ᾗ χρῶνται οἱ ἱηρογραμματεῖς· ὑστάτην δὲ καὶ τελευταίαν τὴν ἱερογλυφικὴν, ἧς « Ceux qui parmi les Égyptiens[2] reçoivent de l’instruction, apprennent d’abord le genre d’écriture égyptienne qu’on appelle épistolographique : [ils apprennent] en second lieu l’hiératique, dont se servent les hiérogrammates ; et enfin l’hiéroglyphique. »

» L’hiéroglyphique [est de deux genres], l’un exprimant au propre

  1. Stromat. V, 657, Potter.
  2. La version latine, jam verò qui docentur ab Ægyptiis, est inexacte ; il faut apud Ægyptios : mais elle offre bien d’autres inexactitudes ; elle est en général un peu plus obscure que le texte.