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choix des images destinées à représenter les voix et les articulations des mots introduits dans le système hiéroglyphique ; tous ceux qui ont quelque teinture de la langue copte, laquelle est l’ancien égyptien écrit en lettres grecques, en comparant avec soin le grand nombre de mots grecs ou latins, soit noms propres, soit noms communs, soit adjectifs, dont j’ai découvert la transcription en caractères hiéroglyphiques, seront involontairement conduits à reconnaître comme moi ce principe de l’alphabet égyptien ; et si nous ne pouvons encore en montrer l’application dans plusieurs caractères dont la valeur, comme signes de consonnes ou de voyelles, est cependant certaine, cela tient à deux raisons principales : la première, c’est que nous ne savons point d’une manière positive quel est l’objet physique dont le caractère retrace la forme ; et la seconde, que nos dictionnaires coptes n’étant point encore assez complets, peuvent ne point renfermer le mot égyptien exprimant l’objet dont le caractère emprunte la forme.

81. Accrue de ce nouvel ordre de signes, l’écriture hiéroglyphique égyptienne resta toutefois parfaitement homogène, quant à ses formes matérielles ; elle n’employa toujours que des signes images d’objets physiques : mais les uns, les caractères figuratifs, exprimaient directement les objets mêmes dont ils retraçaient l’image ; les autres, les caractères tropiques ou symboliques, exprimaient indirectement des idées avec lesquelles l’objet qu’ils imitaient dans leur forme n’avait que des rap-