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caractères hiéroglyphiques simples, bien distincts de formes, et que l’on doit considérer comme les élémens primitifs de l’écriture sacrée égyptienne, s’élèvent à plus de huit cents[1], même sans que nous soyons certains pour cela d’avoir recueilli tous les caractères différens que cette écriture employa jadis.

Les caractères idéographiques chinois composés, et qui sont en très-grand nombre, consistent dans la réunion de deux ou de plusieurs caractères simples qui, ainsi rapprochés, expriment symboliquement une foule de notions diverses. On nomme ces caractères, souvent très-compliqués, hoéï-í[2]. Pour former ces caractères, les signes simples se groupent ensemble de très-près, s’inscrivent parfois les uns dans les autres, et constituent ainsi un tout parfaitement distinct des autres caractères, soit simples, soit composés, employés dans la même colonne ou ligne.

On n’observe, en général, presque rien de semblable dans les textes hiéroglyphiques égyptiens : on y rencontre à peine quinze à vingt groupes formés de deux hiéroglyphes simples, liés ensemble de manière à ne paraître à l’œil qu’un seul caractère ; et nous verrons ailleurs que ces groupes ne sont presque tous que de simples ligatures, fruits du caprice du sculpteur ou de l’écrivain. De plus, si plusieurs caractères hiéroglyphiques sont souvent superposés, cela tient

  1. Suprà, §. III, 19, page 267.
  2. Elémens de la Grammaire chinoise, pag. 2.