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symboles énigmatiques, ceux qui, dans les textes égyptiens, tiennent la place des noms propres des différentes divinités, caractères dont la valeur est déjà connue d’une manière certaine[1].

52. Les noms divins symboliques sont de deux espèces.

Les uns se forment d’un corps humain, avec ou sans bras, assis, mais dont la tête est remplacée par celle d’un quadrupède, d’un oiseau ou d’un reptile, &c. Ces têtes d’animaux, ainsi ajoutées au corps d’un homme ou d’une femme, caractérisent spécialement chaque divinité égyptienne : un homme à tête de bélier exprime l’idée d’Ammon-Cnouphis ; un homme à tête d’épervier surmontée d’un disque, celle du dieu Phré ; un homme à tête de schacal, celle du dieu Anubis ; un homme à tête d’ibis, celle du dieu Thoth ; un homme à tête de crocodile, celle du dieu Suchus[2], &c.

Ces caractères ne sont en réalité que les images symboliques des dieux eux-mêmes, introduites dans l’écriture, et telles qu’on les voyait en grand dans les temples, les bas-reliefs et les peintures religieuses. Quelques savans ont pris ces dernières représentations des dieux et des déesses de l’Égypte pour des prêtres ayant leur face couverte de masques figurant des têtes de divers animaux : cette singulière opinion ne repose d’ailleurs sur aucune autorité valable.

  1. Suprà, pages 104 et 105.
  2. Voyez ces caractères, Tableau général, n.os 68, 69, 72, 76, 77, 78, 80, 81, 82 et 83.