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2.o Par métonymie, en peignant la cause pour l’effet. C’est ainsi que, dans l’inscription de Rosette[1], nous voyons l’idée mois, ⲁⲃⲟⲧ, ⲉⲃⲱⲧ, mensis, exprimée, comme le dit Horapollon[2], par l’image du croissant de la lune, les cornes tournées en bas : Σεληνην επεστραμμενην εις το κατω. Ce même signe se montre en effet comme signe d’espèce (suprà 31) dans les groupes hiéroglyphiques exprimant les noms des mois égyptiens.

Nous trouvons également sur la stèle de Rosette[3], l’idée écrire, et par suite celles d’écriture, caractère ou lettre, rendues métonymiquement par l’image du pinceau ou du roseau au moyen duquel on traçait les signes, groupé avec la palette qui portait la couleur noire et rouge ; et souvent même on joignait à ces objets la figure du petit vase dans lequel on trempait le pinceau pour délayer la couleur, ou qui contenait l’encre si l’on se servait du roseau pour tracer les lettres. J’ai réuni dans le tableau général des signes cités dans cet ouvrage, le caractère symbolique écriture avec toutes ses variations[4]. Horapollon cite, en effet, le roseau (σχοινον) et l’encre (μελαν) parmi les objets qu’on peignit pour exprimer symboliquement les lettres égyptiennes, Αιγυπτια γραμματα[5].

  1. Lignes 11 et 13 du texte hiéroglyphique. — Voyez notre Tableau général, n.o 238 a.
  2. Liv. I, hiéroglyphe 4.
  3. Texte hiéroglyphique, ligne 14.
  4. N.o 312.
  5. Livre I, hiéroglyphe 38.