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peint seulement de couleur bleue ; et en second lieu, les caractères qui rappellent à eux seuls l’idée des dieux Ammon, Phtha, Saté, Netphé, Osiris, Isis et Hercule[1]. Ces caractères ne sont, en effet, que de véritables représentations de ces divinités, telles que la masse des Égyptiens les adorait dans les temples, et se figurait qu’elles existaient dans les régions célestes : aussi ces caractères-images portent-ils les attributs et souvent les couleurs des êtres divins dont ils expriment l’idée.

36. On pourrait donc diviser les caractères figuratifs qui faisaient partie du système hiéroglyphique, en trois classes distinctes, d’après leur degré d’exactitude et de réalité dans l’imitation des objets qu’ils expriment :

1.o Les caractères figuratifs propres (33) ;

2.o Les caractères figuratifs abrégés (34) ;

3.o Les caractères figuratifs conventionnels (35).

Telle est la première espèce de signes que nous avons reconnue dans les textes hiéroglyphiques. J’ai donné à ces signes la qualification de figuratifs, en abandonnant le terme de caractères cyriologiques, employé par divers auteurs, parce que j’ai conçu des doutes assez fondés, comme on le verra plus tard, sur l’acception dans laquelle on prend ordinairement

    ⲛⲉⲥⲧⲉⲣⲉⲱⲙⲁ ⲕⲏ ⲁⲛ ⲉϩⲣⲁⲓ ⲉϫⲛ ϩⲉⲛ ⲙⲁ ⲛⲧⲉ ⲡⲕⲁϩ ⲛⲑⲉ ⲛⲧⲙⲉⲗⲱⲧ ⲉⲧⲕⲏ ⲉϫⲙ ⲡⲏⲓ, (Zoëga, mss. copt. Mus. Borgiani.) « Le ciel ou le firmament n’est point placé sur les lieux de la terre, comme un toit sur une maison »

  1. Tableau général, n.os 67, 70, 71, 73, 74, 75 et 79.