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les amulettes, sont conçus en cette espèce d’hiéroglyphes, que l’on pourrait designer sous le nom d’hiéroglyphes profilés.

11. Mais la plupart des manuscrits et des légendes qui décorent les cercueils des momies, sont formés de caractères n’offrant qu’un simple trait, qu’une esquisse fort abrégée des objets, et qui, composée du plus petit nombre de traits possible, souvent fort spirituelle, suffit toujours pour qu’on ne se méprenne point, lorsqu’on a quelque habitude des hiéroglyphes purs, sur la nature de l’objet dont le caractère retrace ou plutôt indique succinctement la forme. (Voyez pl. XIV, n.o 4.) J’ai donné à cette espèce de caractères, la plus fréquemment employée, le nom d’hiéroglyphes linéaires ; on les a pris quelquefois à tort pour ceux de l’écriture hiératique, qui en diffèrent très-essentiellement et forment en réalité une espèce d’écriture à part. (Voyez pl. XIV, n.o 5.)

12. Les Égyptiens tracèrent les hiéroglyphes linéaires sur le papyrus avec un roseau semblable à ceux dont se servent encore les Arabes et qu’ils appellent قلم Qalam ; ce roseau portait en langue égyptienne le nom de ⲕⲁϣ [kasch]. Pour écrire sur la toile ou sur le bois, et même sur des tables de pierre, ils employaient le pinceau ⲕⲁϣⲙϥⲱⲓ [kasch-am-foi], instrument qui paraîtrait, d’après son nom même, avoir été appliqué, postérieurement au kasch ou roseau, à l’usage d’écrire ; car le mot ⲕⲁϣⲙϥⲱⲓ signifie kasch ou roseau de poil.

13. Telles sont les principales distinctions qu’il