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dans quelques aperçus, dans quelques rapprochemens peu réfléchis et dont l’imagination seule fait ordinairement tous les frais ; le sort de tant d’ouvrages déjà oubliés, et dans lesquels leurs auteurs ont prétendu tracer à priori les principes du système hiéroglyphique égyptien, m’a servi d’un salutaire avertissement ; et le soin que j’ai pris de ne rien deviner, mais de me tout démontrer par des faits très-multipliés, évidens par eux-mêmes, observés avec attention et comparés avec sévérité, ce soin, dis-je, donnera quelque poids à mes déductions et aux idées qui me restent à présenter, quoiqu’elles diffèrent très-essentiellement de l’opinion qu’on s’était en général formée de cette écriture sacrée de l’ancienne Égypte.

On trouvera ici le résumé rigoureux des faits dont on vient de lire l’exposition dans les précédens chapitres, faits qu’il me serait facile de corroborer par la citation d’une foule d’autres semblables. Mon but est d’énoncer les principes fondamentaux qui régissent le système hiéroglyphique, en fixant définitivement la nature générale et particulière des caractères qui lui sont propres, en distinguant les différentes espèces de ces caractères, en reconnaissant leur emploi relatif, en notant enfin les altérations qu’ils subissent successivement dans leurs formes. Nous acquerrons par cet examen une connaissance exacte du mécanisme de cette singulière méthode graphique, et les travaux des savans qui, dans diverses contrées de l’Europe, s’efforcent de pénétrer dans le sens intime des textes