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seconde et la première série du tableau d’Abydos, et qui sont plus ou moins frustes, la muraille sur laquelle ils sont sculptés étant ruinée en partie, se rapportent à des temps encore plus reculés ; mais nous devons ajouter qu’aucun édifice subsistant aujourd’hui en Égypte, ne porte, à notre connaissance du moins, la légende complète des plus anciens de ces princes. J’ai retrouvé seulement les prénoms de deux d’entre eux, sur deux scarabées de terre cuite sans émail, et d’un travail fort grossier : l’une de ces amulettes fait partie de la belle collection d’antiquités de M. Durand ; l’autre appartient à M. Thédenat du Vent fils, qui l’a rapportée d’Égypte avec une foule d’autres monumens curieux.

Ce fait capital, que les cartouches renfermant les noms propres des rois de la xviii.e dynastie, dont le tableau d’Abydos contient les cartouches prénoms rangés chronologiquement, lus au moyen de mon alphabet hiéroglyphique, donnent exactement, et dans le même ordre, des noms propres que nous retrouvons écrits en lettres grecques et dans les Dynasties de Manéthon, et pour la plupart dans Hérodote et Diodore de Sicile, prouve donc, d’un côté, la certitude entière de l’histoire égyptienne transmise en grec par ce prêtre de Sébennytus, et d’autre /part, la haute antiquité des caractères signes de sons ou phonétiques dans le système d’écriture hiéroglyphique ou sacrée des anciens Égyptiens. La table généalogique ou chronologique du palais d’Abydos, ne peut d’ailleurs être postérieure à Ramsès le