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voilà les constructions qui prouvent véritablement et la haute antiquité de la civilisation égyptienne, et le haut degré d’avancement auquel étaient parvenus et les arts et les sciences dans ces temps si éloignés de nous. Ce sont là les témoins irrécusables de l’antériorité des Égyptiens à l’égard de plusieurs autres nations célèbres, et des grands progrès qu’ils avaient faits vers le perfectionnement social ; et cette antiquité historique, qu’on a voulu d’autre-part établir sur des tableaux astronomiques, vagues de leur nature, et sculptés, comme je l’ai prouvé, sous la domination romaine, reposera désormais sur une base inébranlable, puisqu’elle sera fondée sur des monumens publics dont le témoignage ne peut être récusé, et dont l’un des plus considérables, le grand palais de Karnac, continué, accru et décoré pendant onze siècles, porte successivement, dans ses diverses parties, les légendes royales des plus grands princes qui ont régi l’Égypte, depuis Aménophis I, de la xviii.e dynastie, jusqu’à Psammitichus I et à Néchao II, rois de la xxvi.e

Les tombeaux des rois dans la vallée dite de Biban el-molouk près de Thèbes, sont encore des ouvrages du premier style égyptien, et les divers dessins de légendes royales copiées dans leurs longues galeries et dans leurs vastes salles, nous apprennent que c’est là que reposèrent jadis les corps embaumés des princes de cette xviii.e dynastie qui rendit la liberté à l’Égypte, y réorganisa l’état social, et prépara le règne de Ramsès le Grand (Sésostris), premier roi de la xix.e dynastie,