Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 242 )

les Pharaons épousaient leurs sœurs, comme le firent dans la suite les rois Lagides, on pourrait croire, en conséquence, qu’Aménophis I, qui a construit le sanctuaire du temple d’Amada, était lui-même le bisaïeul de Touthmosis qui a complété et achevé cet édifice.

Quoiqu’il en soit, il ne reste pas moins prouvé par la lecture des noms mêmes de tous ces Pharaons, que l’écriture sacrée des Égyptiens, l’écriture dite hiéroglyphique, était déjà phonétique en très-grande partie dès les premiers règnes de la xviii.e dynastie, c’est-à-dire, dès le xviii.e siècle avant l’ère chrétienne.

C’est sous le règne des Pharaons de la xviii.e dynastie qu’il faut placer l’époque la plus brillante de la monarchie égyptienne. Ses premiers princes chassèrent de la Basse-Égypte et d’une portion de l’Égypte moyenne, des hordes étrangères connues sous le nom de Pasteurs, et que les Égyptiens appelaient ϩⲏⲕϣⲱⲥ Hikschôs, c’est-à-dire Pasteurs-captifs[1] ils rendirent sa liberté, ses lois et son culte à cette fraction de la nation égyptienne qui, pendant plusieurs siècles, avait gémi sous la tyrannie des barbares : c’est aussi aux rois de cette famille que Thèbes dut toute la splendeur dont les débris frappent encore les voyageurs d’admiration et de respect. Les vastes palais et les temples de Karnac, de Louqsor, de Médinétabou, de Kourna, ceux qui existèrent au Memnonium et à Médamoud, furent élevés et décorés sous le règne de ces princes :

  1. Manetho apud Josephum.