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convaincu que ce prince eut pour divinité protectrice spéciale, le dieu Ammon, et l’on reconnaîtra aussi que le nom phonétique ordinaire de ce même dieu, ⲁⲙⲛ (Tableau général, n.o 39), entre dans la composition et l’expression écrite de son nom propre ⲁⲙⲛϥ (Aménof).

Nous avons déjà dit que le nom propre ⲁⲙⲛϥ Aménof semblait n’être qu’une abréviation d’ⲁⲙⲛϥⲧⲡ Aménoftèp, celui qu’Ammon a goûté, de la même manière que ⲡⲧϩϥ Ptahaf[1] n’est aussi qu’une simple abréviation de ⲡⲧϩϥⲧⲡ Ptahftèp ou Ptahaftèp[2], celui que Phtha a goûté, ces deux noms propres étant formés des noms divins ⲁⲙⲛ Amen ou Amon (Ammon), ⲡⲧϩ Ptah (Phtha) et du verbe ⲧⲡ. Je trouve la confirmation pleine et entière de cet aperçu dans les deux faits suivans.

1.o Les légendes qui décorent les trois cercueils ou couvercles de la plus belle momie du cabinet du Roi, présentent le nom propre du défunt écrit tantôt ⲁⲙⲛϥ Aménof (Tableau général, n.o 160), tantôt ⲁⲙⲛϥⲧⲡ (ibid. n.o 161), Aménoftèp, indifféremment ;

2.o Les membres de la Commission d’Égypte ont trouvé dans le tombeau royal isolé, de l’ouest, plusieurs statuettes de grès ou de serpentine qui, toutes, portent la légende du roi Aménophis II, et le nom propre est évidemment écrit ⲁⲙⲛϥⲧⲡ Aménoftèp

  1. Tableau général, n.o 171.
  2. Ibid. n.o 172.