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(Aménof ou Aménoph), l’inscription grecque de la statue, le Canon de Manéthon, et le passage de Pausanias, concordent, s’appuient, se prouvent réciproquement, et font disparaître toute incertitude et sur la réalité de ma lecture et sur la synonymie des personnages.

La légende royale d’Aménophis II se lit sur un grand nombre de monumens et sous sa forme accoutumée (Tableau général, n.o 111) ; elle nous apprend d’abord que ce Pharaon a fondé, construit et décoré le grand sanctuaire ainsi que les parties les plus anciennes du palais de Louqsor à Thèbes. C’est encore sa légende que portent, comme on devait s’y attendre, les constructions de Thèbes, connues des Grecs sous le nom de Memnonium ; elle se lit de plus sur une statue de granit gris, et de dix pieds de hauteur, trouvée par M. Belzoni parmi les ruines du Memnonium, et dans le voisinage même du grand colosse de Memnon (Aménophis) : le nom propre Aménof (Ⲁⲙⲛϥ) y est accompagné du titre ⲁⲙⲏⲣⲏ-ⲙⲁⲓ (Tableau général, n.o 365 b), chéri d’Amon-Rê ou d’Amon-Ra, qui est le nom le plus ordinaire du dieu Amon, Amen ou Amoun (Ammon) sur les monumens de Thèbes.

Si, d’un autre côté, nous remarquons aussi que ce roi est le fondateur du temple d’Amen-Neb Ⲁⲙⲛ-ⲛⲃ l’Aménébis ou l’Ammon-Chnubis des Grecs, à Éléphantine, et que l’image de ce Pharaon y est souvent répétée avec sa légende royale suivie du titre ⲛⲟⲩⲃ-ⲙⲁⲓ et ⲛⲃ-ⲙⲁⲓ, chéri de Cnèph ou Chnoubis, on restera