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quelques distinctions vraies, relativement à la nature générale de ces écritures, en déterminant, par une comparaison matérielle des textes, la valeur de plusieurs groupes de caractères. Je reconnais encore qu’il a publié avant moi ses idées sur la possibilité de l’existence de quelques signes de son, qui auraient été employés pour écrire en hiéroglyphes les noms propres étrangers à l’Égypte ; enfin que M.  Young a essayé aussi le premier, mais sans un plein succès, de donner une valeur phonétique aux hiéroglyphes composant les deux noms Ptolémée et Bérénice.

Mais j’attends également de sa justice qu’il reconnaîtra à son tour, et avec la même franchise, qu’au moment où j’ai été admis à lire à l’Académie des belles-lettres (le 27 septembre 1822) mon Mémoire sur les hiéroglyphes phonétiques, publié le mois suivant sous le titre de Lettre à M.  Dacier, il n’avait encore, 1.o aucune idée fixe sur l’existence ni sur la nature générale de l’écriture phonétique hiéroglyphique ; 2.o ni aucune certitude sur la valeur, ou alphabétique, ou syllabique, ou dissyllabique, qu’il avait attribuée à onze des treize signes hiéroglyphiques qui composent réellement les noms Ptolémée et Bérénice, les seuls que le savant Anglais ait essayé d’analyser.

M.  le docteur Young reconnaîtra, de plus, que même la nature phonétique de ces onze signes devait lui sembler d’autant plus douteuse, qu’appliquées à d’autres noms propres hiéroglyphiques, les valeurs qu’il supposait à ces signes ne l’ont conduit, je ne dis pas à la