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a été dessinée avec une égale exactitude et par la Commission d’Égypte[1] et par M. Huyot : je la reproduis dans le Tableau général, sous le n.o 111.

Le prénom (n.o 111 a) contient encore le disque solaire et la figure de la déesse portant une plume ou feuille sur sa tête ; ce sont encore là les noms sacrés du dieu Phrê et de la déesse Saté, que nous avons constamment remarqués dans les prénoms de plusieurs rois de cette même xviii.e dynastie, qui, d’après Manéthon, étaient d’une seule et même famille. Le troisième signe du prénom est une sorte de grand segment de cercle qu’il ne faut point confondre avec le bassin à anneau, caractère phonétique qui exprime le et le des noms grecs et le ϭ des mots égyptiens. Ce grand segment de sphère[2] qui paraît figurer une espèce de coupe, employé très-fréquemment dans les légendes des rois et des dieux, y exprime toujours une idée de possession et de suprématie ; c’est ce même signe qui a été rendu par le mot grec δεσποτης, seigneur, dans la traduction d’un obélisque par Hermapion[3], et je l’exprime constamment par le mot copte ⲛⲏⲃ, seigneur, κυριος. Ainsi, la valeur de tous les caractères du prénom royal (n.o 111 a) étant connue, nous pouvons le traduire d’une manière très-approximative par ces mots : Seigneur par Phrê et par

  1. Description de l’Égypte. Ant. vol. II, pl. XXII, n.o 3.
  2. Tableau général, n.os 415 et 416.
  3. Suprà, pag. 149 et 150.