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tait déjà parmi ses élémens un très-grand nombre de caractères phonétiques ou exprimant des sons ; et de plus, que les signes de ce genre qui, dans la transcription des noms propres des rois grecs et des empereurs romains en écriture sacrée, servaient à rendre certaines voyelles ou certaines consonnes, exprimaient déjà ces mêmes voyelles et ces mêmes consonnes à cette époque si reculée.

Je n’ajouterai plus à cette série que la lecture de trois autres noms pharaoniques, noms que portèrent sans aucun doute, comme on pourra le voir, trois rois égyptiens qui, d’après le Canon de Manéthon, dont tout concourt déjà à prouver l’exactitude, furent les ancêtres des divers Pharaons de la xviii.e dynastie, que nous venons de reconnaître.

Le premier et le plus rapproché de nous est le septième prédécesseur de Ramsès-Meiamoun, Aménophis II, huitième roi de la xviii.e dynastie, lequel, d’après Manéthon, qui, certes, devait connaître mieux que tout autre l’histoire ancienne de son pays, est le roi égyptien que les Grecs ont confondu avec leur Memnon : Ουτος ο Μεμνων νομιζομενος, dit le prêtre de Sebennytus[1].

Il était naturel de chercher sur-le-champ la légende royale hiéroglyphique de ce prince sur le colosse de Thèbes, que l’antiquité grecque et romaine a reconnu pour être une statue de Memnon ; cette légende

  1. Manéthon. — Voy. Georg. Syncell. Chronographia, pag. 72, &c