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nombre et l’importance des édifices qu’il a fait élever ne permettent aucun doute à cet égard. Voilà ce que les monumens nous apprennent sur ce prince ; il est évident qu’il fut un des plus illustres et des plus puissans monarques de l’Égypte,

Et en effet, lorsque Germanicus, parcourant les bords du Nil, visita les vénérables débris de la grandeur de Thèbes, et qu’il interrogea le plus âgé d’entre les prêtres du pays, sur le sens des inscriptions hiéroglyphiques qui couvraient ces monumens, ce prêtre lui dit alors que ces textes sacrés contenaient des notions sur l’ancien état de l’Égypte, sur ses forces militaires, ses revenus, et se rapportaient sur-tout à la conquête de la Libye, de l’Éthiopie, de la Syrie et d’une grande portion de l’Asie, faite par les Égyptiens, sous la conduite d’un de leurs anciens rois qui s’appelait Ramsès[1] ; c’est précisément là le nom propre que nous trouvons écrit Ⲣⲏⲙⲥⲥ, Ramsès, dans les légendes royales qu’on vient d’analyser.

Mais à quelle époque vécut ce grand roi Ramsès ? nous ne pourrons la fixer qu’en trouvant la place de

  1. Mox (Germanicus) visit veterum Thebarum magna ; et manebant structis molibus litteræ ; Ægyptiæ, priorem opulentiam complexæ : jussusque è senioribus sacerdotum patrium sermonem interpretari, referebat habitâsse quondam septingenta millia ætate militari : atque eo cum exercitu regem Rhamsen Libya, Æthiopia, Medisque et Persis, et Bactriano ac Scythâ potitum ; quasque terras Suri Armeniique et contigui Cappadoces colunt, inde Bithynum, hinc Lycium ad mare imperio tenuisse, &c. C. Tacitus, Annalium lib. II, pag. 78 ; Amstelod., typis Lud. Elzevirii, 1649.