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Claudia le trouva convenable pour en faire son urne funéraire ; l’épitaphe de ce patricien est gravée en grandes lettres latines sur la panse du même vase, à l’opposite de la dédicace hiéroglyphique du roi Osorchon. Ce monument curieux existe au Musée royal de France.

Les Pharaons Sésonchis et Osorchon vécurent vers l’an mille avant l’ère vulgaire, puisqu’ils furent contemporains des rois de Juda, Roboam, fils de Salomon, et Asa, petit-fils de Roboam, dans les états desquels ils firent successivement des invasions. Il reste donc prouvé par la lecture de leurs noms hiéroglyphiques retrouvés sur plusieurs monumens, que sous leur règne, au x.e siècle avant J.-C., les Égyptiens employaient déjà dans leurs textes un très-grand nombre d’hiéroglyphes phonétiques.

Mais je puis prouver encore que ce système d’écriture remonte à une époque même fort antérieure : je néglige de citer, à l’appui de cette assertion, les noms hiéroglyphiques, toujours phonétiques, de plusieurs Pharaons de la xix.e dynastie, dite des Diospolitains, dont le dernier roi Thouoris fut, selon Manéthon et tous les chronologistes, contemporain de la guerre de Troie ; je produirai seulement ici le nom du Pharaon, chef de cette dynastie, et ceux de plusieurs de ses ancêtres, rois de la xviii.e dynastie, l’une des Diospolitaines.

La légende royale la plus fréquente sur les monumens du premier style, existant soit dans la Nubie, depuis la seconde cataracte jusqu’à Philæ, soit