Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/240

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 200 )

incontestable maintenant que l’obélisque d’Héliopolis, la statuette et les deux stèles se rapportent à un seul et même personnage, le roi Osortasen (l’Osorthos des Grecs), à son père Ptahaftêp (le Petubastes des Grecs), à sa mère, et à son fils, dont il importe ici d’analyser le nom propre.

Ce nom propre pouvant être exprimé par un seul signe, n’est certainement point phonétique ; il est donc symbolique, et il ne s’agit plus que de connaître la valeur symbolique de ce même signe, les parties antérieures d’un lion. L’inappréciable ouvrage d’Horapollon nous satisfait pleinement à cet égard ; il porte, livre I.er : Αλκην δε γραφοντες (Αιγυπτιοι), ΛΕΟΝΤΟΣ ΤΑ ΕΜΠΡΟΣΘΕΝ ζωγραφουσι, les Égyptiens voulant exprimer la force (αλκην), peignent les parties antérieures d’un lion[1] ; le texte est formel ; et le mot de la langue parlée des Égyptiens, qui exprime spécialement cette idée, αλκη, force, robur, c’est ϫⲟⲙ, djom, sjom, ou ϭⲟⲙ et ϭⲁⲙ, sjam, selon les dialectes, mot qui est aussi la véritable orthographe égyptienne du nom de l’Hercule égyptien, que les Grecs ont écrit Σεμ, Σομος et Γομος. Or, le roi que Manéthon nous donne comme le successeur immédiat du roi Osorthos (Osortasen), est ΨΑΜΜΟΥΣ, nom propre dans lequel on ne peut méconnaître la même racine ϭⲟⲙ, ϭⲁⲙ, ϫⲟⲙ, être fort, être puissant, passée à l’état de nom par l’addition de l’article déterminatif masculin , ce qui a produit ⲡϭⲟⲙ, ⲡϭⲁⲙ, Psjom,

  1. Horapollon, liv. I, n.o 18.