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n.o 3), contient son nom propre et celui de son père, et se lit, Ⲟⲥⲣⲧⲥⲛ ⲥⲓ (ou ⲥⲧ) ⲛⲧϩϥ, c’est-à-dire, Osortasen fils de Ptahaf, Nous avons évidemment ici le même nom que sur l’obélisque d’Héliopolis et sur la petite statue de cornaline ; il n’est point entouré d’un cartouche ; celui de son père n’est point complet, mais nous pouvons le restituer hardiment ; ⲛⲧϩϥ Ptahaf, n’est qu’une abréviation du nom propre ⲛⲧϩϥⲧⲡ, Ptahaftêp (pl. X, n.o 4), nom propre déjà analysé[1] ; car j’ai fort souvent observé, dans deux textes hiéroglyphiques comparés, que le groupe ϥⲧⲡ (pl. X, n.o 5) de l’un, était abrégé dans l’autre, de manière à ne conserver que le premier de ses signes ϥ (pl. X, n.o 6). Le nom du père d’Osortasen fut donc Ptahftêp, c’est-à-dire, le goûté ou l’éprouvé par Phtha, et Ptahaf par abréviation. On ne peut s’empêcher de remarquer aussi que les différens textes de Manéthon donnent au roi, père et prédécesseur d’Osorthos (Osortasen), les noms de Πετο‍υβας ; Πετο‍υβατης et Πετο‍υβαστης, mais rien ne prouve encore que l’Osortasen de cette stèle soit le roi Osortasen de l’obélisque d’Héliopolis et de la statuette ; son nom et celui de son père étant, sur la stèle, dénués de cartouche, signe ordinaire des noms royaux.

Mais la légende qui accompagne la femme placée près de cet Osortasen, prouve à elle seule l’identité des deux personnages ; cette même légende, gravée

  1. Suprà, pag. 117.