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en effet, dans ma collection de légendes royales hiéroglyphiques, deux rois différens qui ont porté le nom de Psaméték (Psammitichus) ; mais ils se distinguent aisément l’un de l’autre par un signe différent dans leur prénom (voyez la légende d’un autre Psammitichus, Tableau général, n.o 122), et je me réserve d’établir ailleurs[1] que ces deux derniers cartouches se rapportent au roi Psammitichus second, fils de Néchao fils de Psammitichus I.er Il importait seulement de démontrer ici que ces deux noms propres de rois égyptiens présentent, en caractères hiéroglyphiques phonétiques, le nom propre égyptien Ψαμμιτικ-ος ; qui fut celui de deux rois d’Égypte, mentionnés par les historiens grecs.

La lecture de ce nom propre pharaonique prouve donc que les hiéroglyphes phonétiques existaient dans les textes sacrés, plus de cent-vingt ans avant Cambyse, époque à laquelle Psammitichus I.er occupait le trône, ou tout au moins quatre-vingts ans avant ce conquérant perse, époque à laquelle Psammitichus II régnait en Égypte.

On serait peut-être enclin à supposer que ce fut sous le règne de ces Psammitichus mêmes que les Égyptiens, influencés par l’exemple des Grecs, auxquels l’entrée de l’Égypte fut alors permise et qui avaient

  1. Dans un ouvrage intitulé Chronologie des monumens égyptiens, que je publierai incessamment, de concert avec M. Huyot, membre de l’Institut, qui a recueilli en Égypte une foule de précieux documens sur l’architecture et les arts de cette contrée.