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approuvé de Phtha, déjà analysé, et accru seulement de deux signes, le scarabée et la bouche, que je prononce Ter, Tor ou Toré, mot qui est un simple surnom du dieu Phtha[1]. La partie inférieure du même cartouche est occupée par un troisième titre, que je traduis avec certitude par les mots image vivante d’Amon-rê. Le second cartouche, surmonté du titre fils du Soleil, contient le nom propre Ptolémée, Ⲡⲧⲟⲗⲙⲏⲥ, Ptolémée, suivi des épithètes ordinaires, vivant toujours, chéri de Phtha.

Ainsi la légende royale de Ptolémée Épiphane, gravée en caractères hiéroglyphiques sur divers temples de l’Égypte, signifie textuellement, le roi (dieu Épiphane, approuvé par Phtha, image vivante d’Amon-rê) fils du Soleil (Ptolémée toujours vivant, chéri de Phtha) ; et c’est l’exacte traduction des titres et noms que la partie grecque du monument de Rosette donne à ce même Épiphane : Βασιλευς, θεος Επιφανης, ον ο Ηφαιστος εδοκιμαζεν, εικων ζωσα το‍υ Διος, υιος Ηλιου, Πτολεμαιος αιωνοβιος, ηγαπημενος υπο του Φθα.

L’analyse de ces diverses légendes royales nous conduit donc bien évidemment à reconnaître en principe que, deux cartouches étant séparés par le titre fils du Soleil (n.os 405 et 406), le premier caractérisé par les groupes roi, roi du peuple obéissant, ou seigneur du monde, ne renferme que des qualifications honorifiques ou des titres particuliers au roi dont le second cartouche

  1. Voyez le Panthéon égyptien, 3.e livraison.