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tiques, ou exprimant des sons, remontait à un temps antérieur aux dynasties étrangères en Égypte.

Je me contentai toutefois d’énoncer brièvement ce fait capital[1], sans trop insister alors, parce qu’il aurait fallu, pour faire partager ma propre conviction, entrer à cet égard dans une foule de détails, présenter de nombreux rapprochemens, et discuter des résultats multipliés tirés de la comparaison de divers textes entre eux, ce qui eût donné à ce premier ouvrage une étendue que ne comportaient nullement, ni son plan, ni la forme que j’avais adoptée pour le publier.

Je m’étais réservé de prouver l’existence de l’écriture phonétique en Égypte aux plus anciennes époques de son histoire, par un travail spécial et tout-à-fait en rapport, quant à sa forme et à ses développemens, avec l’importance même du sujet.

Les nouveaux aperçus que l’application de mon alphabet phonétique m’offrait chaque jour, me montraient assez clairement, en effet, qu’au lieu de considérer, dans un nouveau travail, l’écriture phonétique seulement comme un moyen purement auxiliaire, et non indispensable, du système hiéroglyphique égyptien ; comme une écriture qui s’appliquait, même avant Cambyse, à la transcription seule des noms propres des peuples et des individus étrangers à l’Égypte, mentionnés dans les plus anciens textes hiéroglyphiques, tandis que les idées et les noms nationaux y étaient

  1. Pages 40, 41 et 42 de la Lettre à M. Dacier.