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 ; le sixième et le septième sont encore un Ϣ et un , ce qui donne le véritable nom persan de ce roi, Ϧϣⲏⲁⲣϣⲁ, Khschéarscha, sans aucune omission, même celle d’une seule voyelle brève médiale.

Cette lecture est mise, outre cela, hors de doute, par la présence, sur ce même vase, d’une inscription en d’autres caractères et en une autre langue, contenant aussi le nom de Xerxès. Cette seconde inscription est conçue en caractères cunéiformes, c’est-à-dire en ancienne écriture persane, telle qu’on la retrouve sur les antiques monumens de Persépolis. Le premier mot de cette inscription (Tabl. gén. n.o 125 bis), terminé, selon la coutume, par un caractère incliné de gauche à droite, est composé de sept lettres, comme le cartouche égyptien ; la première et la sixième sont semblables, comme dans le cartouche égyptien ; la quatrième et la septième se ressemblent encore, comme dans le cartouche égyptien. Il est donc évident que les caractères cunéiformes expriment exactement les mêmes sons que les hiéroglyphes du cartouche égyptien. Aussi, M. Saint-Martin, qui s’était depuis longtemps occupé de recherches tendant à découvrir l’alphabet persépolitain, et qui, par de nombreuses comparaisons, avait déjà des idées arrêtées sur ce point, a-t-il reconnu sans peine, dans les sept premiers caractères de l’inscription cunéiforme, le nom Khschéarscha, comme je lisais moi-même le cartouche hiéroglyphique ; et cette concordance des deux inscriptions ne laisse aucune incertitude sur la lecture de l’une ni de l’autre.