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sans doute, que Cambyse, passant sur l’Égypte comme un torrent dévastateur, dut détruire et non édifier, et que les Égyptiens, exposés chaque jour à des massacres, ne pensaient guère, du temps de ce furieux monarque, à élever des monumens pour y inscrire le nom de Cambyse en écriture sacrée, avec les épithètes de dieu gracieux, réparateur de l’Égypte, dieu bienfaisant, réformateur des mœurs des hommes, et autres titres d’usage. Je conviendrai donc, et mes lecteurs en comprendront bien la cause, que je ne puis citer ici le nom hiéroglyphique de Cambyse, et que je n’ai retrouvé, jusqu’à présent, qu’un seul nom propre de roi persan, celui de Xerxès, troisième successeur de Cambyse ; mais ce nom propre doit être aussi probant aux yeux de l’anonyme, que le serait celui de Cambyse lui-même : il suffit en effet à la discussion présente, puisque Xerxès vécut plus de cent cinquante ans avant Alexandre.

J’ai reconnu le nom propre hiéroglyphique du monarque persan, dans un cartouche gravé sur un beau vase d’albâtre oriental, existant au cabinet du Roi (Tabl. gén. n.o 125). Ce nom est formé de sept caractères dont la valeur est déjà certaine. Le premier est un ϧ (khei), comme dans le nom propre ⲡⲉⲧϧⲏⲙ, Petkhêm[1] ; le second est un Ϣ (schei), que nous retrouverons aussi dans les noms pharaoniques ; le troisième, les deux plumes, un  ; l’oiseau,  ; le lion, ou

  1. Suprà, pag. 1 1 2.