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Le but de cet ouvrage est de démontrer l’universalité de cet emploi de mon alphabet : et celui de ce chapitre, de l’appliquer aux noms propres des Pharaons antérieurs à Cambyse : et de cette application, il résultera tout à-la-fois, 1.o les preuves de la généralité de mon alphabet et de son existence à toutes les époques connues de l’empire égyptien ; 2.o la distinction même des monumens antérieurs ou postérieurs au conquérant persan ; distinction sur laquelle reposeront toutes les certitudes de l’histoire de l’art en Égypte. Ce dernier résultat de l’emploi de mon alphabet à la lecture des noms pharaoniques, sera l’objet d’un travail particulier. Il ne s’agira principalement ici que de prouver la continuité de l’usage et la haute antiquité de l’écriture phonétique en Égypte.

Les faits exposés dans ma Lettre à M. Dacier ont démontré que les Égyptiens écrivirent phonétiquement les noms propres, les titres et les surnoms de leurs souverains, dans les inscriptions hiéroglyphiques, depuis l’an 332 avant l’ère vulgaire, jusqu’à l’an 161 de cette même ère, c’est-à-dire, depuis la conquête de l’Égypte par Alexandre-le-Grand, jusqu’à la fin du règne d’Antonin, et cela sans interruption, puisque j’ai reconnu, sur les monumens égyptiens, les noms propres hiéroglyphiques phonétiques de presque tous les Lagides, successeurs immédiats du conquérant macédonien, et ceux de tous les Empereurs depuis Auguste, qui réduisit l’Égypte en province romaine, jusqu’à Antonin le Pieux ; il n’y a d’exceptions que pour