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à une époque antérieure à la conquête de l’Égypte par Cambyse, et il en résulterait que l’existence des temples égyptiens les plus modernes, remonterait au-delà de l’année 522 avant J.-C.

Avec un semblable point de départ, il était bien naturel de ne considérer les zodiaques, ou les autres tableaux regardés comme astronomiques et sculptés dans les temples de Dendéra, d’Esné et les tombeaux de Thèbes, que comme représentant un état du ciel antérieur aussi au commencement du vi.e siècle avant l’ère vulgaire ; et il a dû nécessairement résulter de ces calculs, fondés sur une supposition purement gratuite, que l’érection de certains monumens de Thèbes, par exemple, dont l’aspect seul suffit pour les faire attribuer à une époque qui précéda la construction de Dendéra, a été rapportée à un temps prodigieusement reculé, puisque le temple de Dendéra, plus moderne qu’eux, était déjà considéré de fait comme fort antérieur à l’ère chrétienne.

D’un autre côté, des hommes instruits et dont on avait, avec raison, l’habitude de respecter les décisions en fait d’antiquités grecques et romaines, et après eux plusieurs personnes moins bien préparées à l’examen d’une question qui exigeait une connaissance préalable de l’antiquité égyptienne, avaient avancé, les uns pour des raisons au moins spécieuses, les autres pour des motifs qui, pour la plupart, ne sauraient supporter le moindre examen, que les édifices de Dendéra et d’Esné ne remontaient pas au-delà du règne de Tibère ;