Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 171 )

tels que des noms propres, des noms communs, des verbes, des adjectifs, des prépositions, &c. ;

2.o Que ces mots sont exprimés dans ces textes antiques par des signes semblables, et dans leur forme et dans leur nature, à ceux qui servirent par la suite à transcrire des noms propres et des titres de souverains grecs ou romains, sur des monumens égyptiens du même genre.

Je dis que ces faits peuvent être tenus pour à-peu-près certains, parce que ce n’est encore que sur des conjectures, appuyées à la vérité par des considérations de faits très-imposantes, qu’on rapporte aux rois de race égyptienne la construction des monumens et l’érection des obélisques sur lesquels nous venons de lire des titres royaux exprimés phonétiquement.

Mais il est une voie sûre pour parvenir à démontrer définitivement l’époque reculée de ces constructions, et pour établir par conséquent sur des fondemens inébranlables l’antiquité du système hiéroglyphique phonétique en Égypte ; il suffit pour cela de lire les noms propres hiéroglyphiques des rois, qui sont gravés sur ces mêmes monumens, cette lecture devant nous donner d’une manière certaine l’époque à laquelle furent élevés les édifices ou les obélisques qui les portent. Si nous lisons, en effet, sur les bas-reliefs d’un temple, le nom propre d’un roi de race égyptienne, le nom d’un prince mentionné par les auteurs grecs qui nous ont conservé les débris de l’histoire de l’Égypte et la nomenclature des anciens souverains de cette contrée, il sera bien évident que ce temple, ou du moins la