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marquera que, dans ces deux légendes hiéroglyphiques, le trait recourbé, , de l’une, est remplacé par son homophone ordinaire, les deux sceptres affrontés, dans l’autre. Cette permutation de signes prouverait à elle seule la nature phonétique de ces légendes, si cette nature phonétique pouvait encore être mise en doute.

Enfin, les titres fils d’Ammon, fils de Mars[1], furent pris, quoique très-rarement, par plusieurs Pharaons ; mais alors encore le titre fils du Soleil précède également les noms propres de ces princes dans leurs légendes royales.

Je m’abstiens de donner ici la lecture de plusieurs autres qualifications royales ; celles que nous avons citées suffisent pour remplir le but qu’on s’est proposé dans ce chapitre. Je me hâte donc de passer aux conclusions qu’on peut en déduire immédiatement.

Ces divers titres royaux, dont le sens et la lecture viennent d’être fixés par le moyen de notre alphabet hiéroglyphique, sont, pour la plupart, extraits d’inscriptions gravées sur des constructions qu’on attribue généralement à l’époque antérieure à la conquête de l’Égypte par Cambyse. On peut donc déjà regarder comme à-peu-près certain, 1.o que, dans les temps antérieurs à Cambyse, les anciens Égyptiens employaient dans leurs textes hiéroglyphiques, des caractères phonétiques, c’est-à-dire, des signes qui, dans ces textes, représentaient spécialement des sons de mots appartenant à la langue égyptienne,

  1. Tableau général, n.os 407 et 407 bis.