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le prendre pour le signe symbolique d’une période de trente années.

Il était difficile aux personnes qui ont dessiné en Égypte des bas-reliefs où ce groupe se rencontre, de pressentir combien il eût pu être utile de noter, avec une rigoureuse exactitude, le nombre des dentelures de ces espèces de sceptres symboliques, et nous n’osons pas espérer qu’elles se soient astreintes à ce soin minutieux. Cela serait aujourd’hui de quelque importance, puisqu’on observe de pareils sceptres dans la main gauche de plusieurs divinités qui, de la main droite, indiquent toujours avec une plume, un roseau, un style, ou tout autre instrument d’écriture, une des dentelures du sceptre annuaire, c’est-à-dire, une des années de la période dont ces dentelures désignaient la durée et la composition.

Ainsi, sur un des bas-reliefs de la porte du nord, à Dendéra[1], le dieu Thoth (ⲑⲱⲟⲩⲧ), l’Hermès égyptien, assis sur un trône, en face d’Isis et d’Horus, tient dans sa main le sceptre annuaire, et indique avec son roseau la seizième dentelure ou année ; sur un second bas-relief dessiné à Philæ[2], le même dieu marque devant les mêmes divinités, et sur un pareil sceptre, la trentième dentelure ; à Philæ encore[3], une déesse, assise derrière Isis allaitant Horus et adorée par l’empereur Tibère, place son roseau au-des-

  1. Descript. de l’Égypte, Antiq. vol. IV, pl. 5, n.o 2.
  2. Ibid. vol. 1, pl. 23, n.o 1.
  3. Ibid. vol. 1, pl. 22, n.o 2.