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Les monumens égyptiens, tant du premier que du second style, nous montrent en effet que les panégyries ou assemblées religieuses étaient liées à des périodes d’années, de durées différentes. Plusieurs bas-reliefs gravés dans la Description de l’Égypte, offrent les représentations de diverses divinités tenant dans leurs mains un très-long sceptre recourbé, à l’extrémité supérieure duquel est suspendu le caractère hiéroglyphique panégyrie (Tabl. gén. n.o 317). Cette espèce de sceptre recourbé est dentelé sur toute la longueur de sa courbe extérieure (pl. IX, n.o 6) ; et ce même sceptre n’est que l’hiéroglyphe symbolique exprimant l’année (ⲣⲟⲙⲡⲉ), pl. IX, n.o 5, tel qu’on le trouve dans l’inscription de Rosette, deux fois[1], et dans une foule d’autres textes, mais dessiné de forte proportion, et auquel on a suspendu le caractère panégyrie (pl. IX, n.o 7).

Le caractère année (ⲣⲟⲙⲡⲉ), pl. IX, n.o 5, lorsqu’il entre dans l’expression d’une date quelconque, ne porte sur sa partie convexe qu’une seule dent ou dentelure ; des signes numériques placés immédiatement après, expriment alors le nombre ordinal de l’année en question, et il devient évident que, dans l’alliance symbolique du caractère année avec le caractère panégyrie (pl. IX, n.o 7), chaque dentelure ajoutée au signe général année, exprime une année particulière ; et si un de ces groupes présente trente dents, on peut

  1. Texte hiéroglyphique, lignes 12 et 13.