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serve également le titre chéri de Phtha dans les cartouches hiéroglyphiques des Lagides, où il est très-souvent privé des deux feuilles, comme dans les légendes de Ptotémée-Alexandre à Edfou et à Ombos[1], et par le seul effet de cette habitude d’abréviations, dont il est impossible de douter après les exemples que nous avons donnés précédemment.

On n’a point oublié non plus que les trois premiers caractères de ce groupe sont phonétiques et représentent, non, comme le croit M. le docteur Young, le qualificatif aimé, Ηγαπημενος[2], mais bien le nom même du dieu Phtha Ⲡⲧϩ (Ptah ou Phtah), le ⲡⲧⲁϩ des Coptes écrit phonétiquement. Examinons à leur tour les deux ou trois derniers signes de ce groupe, celui qu’on appelle la charrue, mais qui est plutôt une espèce de hoyau, et les deux feuilles, caractères qui représentent certainement l’idée Ηγαπημενος, chéri, aimé. Nous ne saurions en effet chercher ailleurs qu’à la fin du groupe, les signes qui expriment l’adjectif, puisque ces signes sont incontestablement aussi placés les derniers dans le groupe correspondant du texte démotique ; groupe dans lequel le nom démotique du dieu occupe aussi le premier rang, comme dans le groupe hiéroglyphique.

Le hoyau et les deux feuilles expriment donc l’idée

  1. Tableau général, n.o 135.
  2. Encyclopédie britannique, suppl. vol. IV, partie I, pag. 69, n.o 162.