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marquable, le manuscrit et le tabernacle avaient appartenu à la momie de l’individu que renfermait le double cercueil de M. Durand ; de sorte que si l’on réunissait un jour les cercueils, le papyrus et le tabernacle avec ses figurines, on posséderait la suite complète de tout l’appareil funéraire d’un seul et même personnage. On peut d’autant moins douter de ce fait, que les cercueils, le tabernacle et le papyrus portent tous la même légende. Elle est gravée sur notre planche VII (n.o 3). Je la lis ⲟⲩⲥⲓⲣⲉ ⲟⲩⲏⲃ ⲡⲁⲛⲥϩⲁⲓ ⲙⲡⲣⲡⲉ ⲛⲁⲙⲛ ⲥⲱⲧⲓⲙⲥ ; elle signifie l’Osirien prêtre-scribe (ou hiérogrammate) du temple d’Amon, Sotimès ; et cette même légende, répétée un très-grand nombre de fois, nous fait connaître à quelle classe de la nation égyptienne appartenait Sotimès : c’était un membre de la caste sacerdotale, dans laquelle les hiérogrammates, ou scribes sacrés, tenaient un rang très-distingué. La beauté des cercueils et la richesse de toutes les parties de l’embaumement de ce personnage, trouvent ainsi dans cette circonstance une explication bien naturelle.

Une belle inscription hiéroglyphique du musée royal, contient le nom propre d’homme gravé sous le n.o 182 ; et une momie récemment envoyée d’Égypte à M. Thédenat, le nom propre n.o 183. Ces deux noms, qui diffèrent seulement par l’emploi de deux caractères homophones divers, produisent en lettres coptes ⲡⲥⲙⲧⲅ ou ⲡⲥⲙⲧϭ Psamètik ou Psamètig, nom auquel nous trouvons une analogie bien marquée